jeudi 3 septembre 2015

LES VINS ÉDULCORÉS AU SEL DE PLOMB

Dans nombre de vignobles septentrionaux, depuis fort longtemps, on ajoutait du plomb afin d’adoucir le goût acide des petits vins locaux. Cette adjonction pouvait provoquer une crise aiguë de saturnisme. Cet empoisonnement par le plomb, édulcorant qui rendait marchand nombre de vins verts et acides, laissait de lourdes séquelles. Plus tard le plomb dans les carafes et verres en cristal produisit les mêmes effets. 


Cette pratique était courante dès l’Antiquité, 
certains auteurs pensent même qu’elle fut l’une des causes de la décadence de l’Empire romain (canalisations en plomb, étain contenant jusqu’à 30 % de plomb, etc.).
Quand le saturnisme devenait chronique il provoquait des crises survenant de façon inconstante. La plus handicapante était la goutte saturnique qui ne se traitait alors que par des bains. Mais d’autres symptômes caractérisaient cette urémie : violents maux de tête, manque d’appétit, œdème méningé, syncopes fréquentes, secousses incontrôlables, hoquet continuel, surdité, perte de sensation, nausées, troubles de l’humeur, irritabilité, insomnie, lassitude, faiblesse dans les membres, constipation chronique, engourdissement, difficulté de concentration, perte de mémoire, troubles de la vision, confusion, douleurs subinguinales et difficulté d’uriner. Pour parachever le tout chez certains sujets cela pouvait aller jusqu’à l’infertilité et l’impuissance....
Gravure : chaulage du vin au sel de plomb pour édulcorer une vendange trop acide.

La goutte saturnique ou « colica pictonum »


Cette goutte saturnique se déclenchait après des années de consommation régulière de vins édulcorés au plomb. Mais ce fut François Citois, originaire de Poitiers et médecin de Richelieu, qui lui donna son nom, en 1616, dans son traité De novo et populariapud Pictones doloro colico bilioso diatriba. Aujourd’hui, cet empoisonnement au plomb est connu sous le nom de saturnisme et la colica pictonum est caractérisée comme colique de plomb ou colique saturnique......
Jusqu’au XVII° siècle, beaucoup de cas de comportement mental anormal ont probablement été provoqués par l’intoxication au plomb. À côté des grandes pandémies (peste, feude Saint-Antoine), de l’effroyable lèpre, la colica pictonum fit,
elle aussi, pas mal de ravages redoutables. En furent atteint à la cour pontificale d’Avignon, deux papes : Clément VI et Grégoire XI, un recteur du Comtat Venaissin Guillaume Roger de Beaufort neveu et frère des pontifes précédents. Ce fut aussi le cas de Jean II, comte d’Auvergne, qui devenu complètement fou fut dépouillé de son comté par le duc de Berry. Enfin, Charles VI, dit le Fol, roi de France, doit sans doute sa démence aux mêmes raisons. C’est la thèse développée par Sandrine Willems, dans son ouvrage Le roman dans les ronces ou la légende de Charles VI, roi fou, et de sa servante.

 La suite est à lire dans  le  livre de J.P.Saltarellei «  les vins des papes d’Avignon » - AEFO éditeur

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http://levindespapes.blogspot.fr/2015/05/les-livres-sur-le-vin-et-les-papes.html


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